LES CM1 AU SPECTACLE A BETHUNE......
samedi 14.05.2011, 05:05 - La Voix du Nord
Une production locale très aboutie de la capitale de la culture réunissant école de musique, Maîtrise Boréale et orchestre de Douai. Pendant que les sorcières de « Macbeth » font leur sabbat à l'Opéra de Lille, « La Sorcière du placard aux balais » leur a tenu la dragée haute, hier, au théâtre de Béthune. Le spectacle monté par l'école de musique avec la Maîtrise Boréale et l'orchestre de Douai a séduit deux salles d'écoliers l'après-midi et le public des familles le soir.
PAR CHRISTIAN LARIVIÈRE
bethune@info-service.fr
« Alors, il y a une vraie sorcière ? » La narratrice commençait à présenter les instruments qui accompagneraient les fables de La Fontaine mises en musique par Isabelle Aboulker. Chloé, de l'école Buisson, était surtout préoccupée de savoir qui se cachait dans la grande boîte en carton se dressant côté cour à l'avant-scène. « Tu as vu, il y a Jérémie ? », chuchotait Gaspard reconnaissant son ancien « dumiste » - un métier qui tire son nom de diplôme universitaire de musicien intervenant - parmi les violons altos de l'orchestre de Douai.
Grâce à un projet financé par la capitale régionale de la culture, les écoliers étaient à l'opéra, hier : un vrai spectacle lyrique alliant la comédie et la musique avec des solistes, des choristes, un orchestre. Et ils ont été captivés de bout en bout. C'est que si Mathilde Cardon, professeur de la classe de chant menant une carrière de soliste, a chanté ses onomatopées avec le talent qu'on lui connaît, si le baryton Fabrice Perreira en notaire et la soprano Cécilia Courtin en voisine n'ont pas démérité, Jimmy Autier a fait ses débuts dans le rôle de Petit Pierre en révélant un vrai tempérament de comédien. Et le compositeur Marcel Landowski a eu la main heureuse en écrivant sa partition sur un conte de Pierre Gripari.
Fruit d'une collaboration entre l'école de musique, la Maîtrise Boréale d'Avesne-sur-Helpe (dont les choristes ont rejoint les élèves d'Isabelle Fachon après avoir interprété seuls Fabl'Opéra) et de l'orchestre de Douai sous la direction de Stéphane Cardon, cette production a été menée à bien dans un mélange de griserie et de sérieux. Le spectacle est un bonheur de finesse, de rebonds et de détails savoureux. Les professeurs accompagnant leurs élèves l'après-midi ont été séduits par tant de vitalité effervescente. Comme allait l'être, en soirée, le public des familles qui a eu droit en prime à deux mouvements d'un concerto pour piano de Mozart interprétés par Arnaud Dupont, un élève de Tatiana Guerchovitch.
« Nous avons donné trois représentations et dû refuser plus de six cents personnes », regrettait Bernard Hédin, directeur de l'école de musique. « Mais les enfants ne peuvent pas faire que ça. Il faut bien qu'ils aillent à l'école ! », faisait mine de soupirer Pierre-Marie Fontaine, inspecteur de l'Éducation nationale, assurément pas le moins enthousiaste des admirateurs de cette « Sorcière ». •
